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Les maires expriment « colère et exaspération » au salon de l’AMF

Les maires, réunis en congrès à Paris, ont demandé à l’Etat la suppression des contributions attendues des collectivités dans le PLF 2025.

Trouver des nouveaux leviers pour récupérer de l’argent dans les caisses des communes. C’est en substance ce que veulent les maires de France pour cette dernière journée du salon des maires organisé par l’AMF. En clôture du 106e congrès, et comme il l’a fait il y a quelques jours devant les Départements, le premier ministre Michel Barnier viendra s’exprimer pour tenter d’apaiser les élus, et recueillir leur propositions pour « soutenir l’autofinancement et les investissements ». Des élus qui ont recouvert leur écharpe d’un ruban noir en ouverture du salon. « Foutez-nous la paix sur nos propres compétences, on n’a pas besoin d’autorisation du préfet pour abattre un arbre, on n’a pas besoin que l’état nous doublonne pour faire nos documents d’urbanisme » fustige François Grosdidier, maire de Metz et président de l’Eurométropole. « C’est un sentiment de colère et d’exaspération » expriment plusieurs maires qui montent à la tribune.

Sur place, plusieurs autres maires de Moselle, également présidents d’interco, sont présents, comme Julien Freyburger (Maizières-lès-Metz). Mais aussi des élus de communes plus rurales et des conseillers départementaux. Tous réunis pour prendre le pouls de leurs collègues de la France entière. Pour cette dernière journée de congrès, un grand colloque sur le thème de « financer toujours plus de politiques publiques avec moins de moyens » a réuni des centaines de responsables de collectivités, qui se sont succédés au micro pour évoquer leurs situations et le besoin de financement des communes. « Cela continuera en 2025 avec plus de 10 milliards de restrictions imposées par l’Etat » dénonce le vice-président de l’AMF.

« Notre DGF est passée de 1,7 million à 300 000 euros »

Principale restriction qui a déjà mis à mal les communes : la DGF. « Cette dotation globale de la commune de Maizières-lès-Metz est par exemple passée de 1,7 million à 300 000 euros depuis le début de mon mandat, dit Julien Freyburger. Il faut bien comprendre que ce n’est pas un cadeau, c’est une compensation des charges de décentralisation transférées aux communes ». Dans le budget 2025, l’état demande 5 milliards d’euros aux collectivités, un budget que les sénateurs devraient ramener à 2 milliards d’euros prochainement. Le maire de Maizières-lès-Metz qui a également rencontré le président du Sénat Gérard Larcher cette semaine. Ce dernier a évoqué au salon « réfléchir au moyen de faire participer les habitants au financement de la vie communale, hors débat budgétaire. Nous savons que la suppression de la taxe d’habitation a été l’erreur originelle. »

Au delà des finances, les maires ont aussi exprimé une exaspération sur le manque de compétence, le non-respect de la fonction ou encore les problèmes de sécurité. Autant de thématiques qui ont été abordés durant les quelques jours de ce congrès étalés dans plusieurs hall de Paris Expo, autour de l’aménagement du territoire, du sport, du transport ou de la biodiversité.

Reportage à voir dans Moselle Info ce vendredi 22 novembre sur Moselle TV.

https://twitter.com/moselle_tv/status/1859580137181786501
Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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