Entre Wauquiez et Retailleau, qui pour incarner la droite aux municipales puis à la présidentielle ? Les élus LR de Moselle se positionnent déjà.
Bruno Retailleau ou Laurent Wauquiez ? « C’est une guerre des chefs » qui se prépare à la tête de la présidence du parti des Républicains, à droite. Le 12 février, quelques heures après sa visite ministérielle en Moselle, le ministre de l’Intérieur a surpris au sein même de son propre parti en déclarant sa candidature sur ses réseaux sociaux. Le meilleur choix, « il a une vision, il a un projet qui me convient bien, qui réanime la droite républicaine que j’ai toujours soutenu » estime Thierry Hory, maire LR de Marly et conseiller régional du Grand Est. Il l’avait déjà soutenu en 2022 lorsqu’il avait été battu par Eric Ciotti. « Aujourd’hui il est capable de dépasser le Macronisme ». Même réaction pour Catherine Belrhiti, sénatrice LR de Moselle. « Il a redoré le blason du groupe en étant notre chef au Sénat. Il a des convictions politiques qu’il garde même en entrant dans un gouvernement qui n’est pas de son bord politique ».
Qui pour incarner LR aux municipales et à la présidentielle ?
La Sénatrice vante aussi ses qualités « reconnus par les membres du mouvement et les Français » : le sens du collectif, « des qualités humaines et intellectuelles », mais aussi « sa sincérité, sa constance, son action ». Un candidat qui peut être critiqué pour son positionnement très droitier ? « Il amène des propositions concrètes sur l’économie mais aussi la sécurité et l’immigration ». Peu avant sa candidature, Retailleau estimait que la perte de vitesse de la droite depuis 15 ans était dû à l’écrasement du discours sécuritaire par « l’idéologie gauchisante qui influence notre société » et qu’il comptait « y mettre un terme ». Un discours qui plaît : « avec lui on parle du parti » dit Catherine Belrhiti. « Par rapport à sa première candidature, il a pris une dimension hors du commun » termine Hory.
Pour Fabien di Filippo, député LR de Moselle, ce discours est important mais « au gouvernement ». « Il faut éviter la guerre des chefs et le schéma que je privilégiais, c’est Bruno qui incarne nos valeurs au gouvernement. Et on le soutien pour cela. Mais il nous faut Laurent Wauquiez à la tête du parti pour refonder des bases claires« . L’ancien président des LR en 2017 est donc le mieux placé pour « ne pas détruite tout ce qui a commencé à construire, à l’approche des municipales », confirmant la « bonne dynamique incontestable de Bruno » qui ne doit pas se soustraire à l’intérêt du collectif.
« Refonder entièrement un nouveau parti »
Dans tous les cas, élus locaux et nationaux s’accordent à dire qu’il faut relancer une droite républicaine de gouvernement après une année de crise interne avec le départ d’Eric Ciotti et la vacance de poste, mais aussi des scores faibles aux dernières échéances, se plaçant en 5e force politique aux Législatives et aux Européennes. « Il faut relancer la droite républicaine, on a une parenthèse qui s’est ouverte en 2017 avec Macron, mais qui est en train de mourir, explique Thierry Hory. C’est un retour aux basiques avec la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement qui renaissent. Cela prouve que les grandes idées politiques ne meurent pas. » Et Fabien di Filippo d’aller plus loin : « avant de savoir qui portera nos couleurs en 2027, ce n’est pas redorer le parti mais refonder entièrement un nouveau parti ».
