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Lecornu : en Moselle, on attend des avancées avant de juger

Plutôt déçus de la nomination d’un proche du président à Matignon, Sébastien Lecornu, les élus de Moselle veulent désormais des négociations avant de juger.

Suite à la nomination de Sébastien Lecornu, Michael Weber a dénoncé « le choix de la continuité, pas de la stabilité ». Tout en félicitant sa promotion à la tête du gouvernement, le sénateur PS constate que le président « refuse d’admettre qu’il a perdu la main des élections législatives et s’enferme dans le déni ». Il espère désormais qu’un premier ministre pourra répondre aux urgences sociales et démocratiques en disant « clairement ce qu’il est prêt à reprendre des propositions que nous avons défendues » : fiscalité plus juste, taxe sur les grandes fortunes, retour sur la réforme des retraites. Pour l’ancienne députée LFI Charlotte Leduc, seule la destitution, signée par son groupe à l’assemblée, pourra arranger les choses.

Au RN, on dénonce aussi le choix d’un « macroniste chimiquement pur » : « depuis 40 ans les mêmes nous dirigent : une droite molle, une gauche molle, un centre mou (…) puisque le président refuse de démissionner et s’accroche à son pouvoir, la seule issue est la dissolution », explique Laurent Jacobelli sur BFM TV. Cependant, « nous tenons à la stabilité de nos institutions, on va attendre que M. Lecornu nous propose des choses », laissant une chance au nouveau premier ministre de prendre en charge les propositions « du premier parti de France » : lutte contre l’insécurité et « l’immigration submersive », hausse du pouvoir d’achat, baisse des impôts : « si parmi tout cela il prend des mesures, il pourra rester premier ministre ». Du côté de Belkhir Belhaddad, qui avait voté contre le maintien de François Bayrou, on refuse de commenter la nouvelle. L’ancien député macroniste, désormais non-inscrit, préfère se concentrer sur deux dossiers, celui d’Ascométal et l’appel de la relaxe de son opposant RN dans une affaire quasi unique en France.

Lecornu devra trouver un accord avec les partis

Tous semblent cependant juger la nomination un peu hâtive et auraient préféré un accord, du moins une négociation avec les différents partis, avant une décision de la part d’Emmanuel Macron. Le député Ensemble Ludovic Mendes (qui avait voté la confiance), on commentait un discours « réaliste » de François Bayrou avant le vote de confiance, demandant une forme de coalition « en faisant des compromis avec les autres partis » sur LCP. Autre réaction dans la société civile, la CPME 57 a félicité la nomination d’un « homme d’expérience qui connaît bien les différentes arcanes gouvernementales et parlementaires et notre Confédération peut témoigner de ses qualités d’écoute et de son pragmatisme », espérant le choix d’un budget qui « protège les entreprises » en mettant en oeuvre une politique qui « ne devra pas, de manière directe ou indirecte, augmenter le coût du travail ou les prélèvements obligatoires mais au contraire rétablir un climat de confiance vis-à-vis du monde entrepreneurial ».

De son côté, l’ancien maire PS de Thionville Bertrand Mertz lance : « j’ai longtemps considéré que pour arriver au plus haut niveau de l’État, il fallait être un fin politique, doté d’une solide culture générale et politique et surtout très intelligent. L’actuel président de la république m’a conduit à considérer, malheureusement, que cette idée est fausse. » Et de conclure « quel manque d’imagination et d’intelligence politique. Et quelle provocation ! ». Ce jeudi matin, Sébastien Lecornu poursuit justement ses négociations avec les différents représentants politique en vue de la nomination d’un gouvernement.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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