Deux fois par an, on avance et on recule. L’Europe avait pourtant décidé d’arrêter le changement d’heure, qui intervient assez tôt cette année.
Ce week-end marquera une nouvelle fois le passage à l’heure d’hiver, et cette année, il interviendra dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre. À 3 heures du matin, les horloges reculeront d’une heure pour revenir à 2 heures. « On perd une heure de sommeil ou on en gagne une ? », c’est la question qu’on entend inlassablement à chaque changement : ce week-end, on « gagne » donc du temps de sommeil.
En 2018 c’était le 28, en 2021 le 31 et en 2023 le 29 octobre. Il est donc légitime d’avoir l’impression que ce changement arrive bien tôt cette année : en réalité, cela n’avait pas été le cas depuis… 2014. Le principe est déterminé par une directive européenne qui prévoit deux dates fixes : le dernier dimanche de mars pour le passage à l’heure d’été, et le dernier dimanche d’octobre pour le retour à l’heure normale d’hiver. Cette année, le calendrier place donc cette date un 26 octobre, ce qui donne l’impression d’un changement anticipé. En 2026, le basculement se produira encore plus tôt, dans la nuit du 24 au 25 octobre.
Ce ne devait pas être terminé, ce changement d’heure ?
En effet, en 2019, le Parlement européen avait voté pour la fin de cette alternance, mais la mise en œuvre est repoussée depuis… La faute à la crise sanitaire et les négociations du Brexit. L’année précédente, une grande consultation publique avait été sans appel : 6 millions de citoyens européens, un record, participent et 84% constatent l’obsolescence de cette méthode, demandant la fin du changement et pour la plupart, une fixation à l’heure d’été.
Mais une suppression effective exigerait un accord entre les pays de l’Union européenne, afin d’éviter un morcellement horaire problématique pour les transports, les échanges et les communications. Depuis, la mesure est au point mort et ne semble pas être dans les priorités des exécutifs nationaux. L’instauration du système de l’heure d’été remonte à la Première Guerre mondiale pour des motifs d’économie d’énergie, notamment de charbon, avant d’être abandonnée puis rétablie après 1975, dans le contexte du choc pétrolier. À l’origine, cette mesure visait à aligner les heures d’activité avec l’ensoleillement maximal. Mais avec les progrès techniques, les bénéfices sont devenus plus marginaux. De plus, diverses études soulignent que ce changement horaire perturbe l’horloge biologique : sommeil, vigilance, troubles de l’humeur, voire un surcroît de risques d’accidents dans les jours qui suivent.






