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La participation citoyenne au cœur des municipales en 2026 ?

À l’approche des municipales, les candidats misent sur la participation citoyenne pour retisser le lien entre élus et habitants.

Au sens noble du terme, la politique est la vie de la cité, c’est donc le citoyen qui est au cœur du débat politique. Les élus l’ont compris et ces dernières semaines, plusieurs candidats en Moselle ont levé le voile sur une partie de leurs programmes pour les municipales de 2026. Un point commun revient souvent : la volonté d’impliquer davantage le peuple dans la vie publique locale.

Alors que les réseaux sociaux et les sites participatifs se multiplient, beaucoup estiment que le lien entre élus et habitants s’est distendu. Certains parlent même d’une « déconnexion » croissante, et d’une difficulté à se faire véritablement entendre — que ce soit à l’échelle nationale ou dans les communes. « C’est vrai qu’à une certaine époque, n’importe qui pouvait venir toquer à la porte du maire sans prendre rendez-vous », confie un maire de Moselle.

Votations citoyennes et référendums locaux

À Metz, le parti LFI a imaginé un site participatif avec un questionnement baptisée « Si vous étiez maire », un dispositif censé replacer le citoyen au centre des choix politiques locaux. Une démarche qui fera partie intégrante de la campagne dans la capitale mosellane. En plus de ces propositions rassemblées en vue de la campagne, Charlotte Leduc (cheffe de file LFI pour les municipales à Metz) confie : « dans notre programme, par exemple, il y a la possibilité de faire un RIC municipal, c’est à dire donner au citoyen la possibilité de faire un référendum dont le conseil s’engage à respecter le choix. On a aussi l’idée de faire des votations citoyennes, cette fois à l’initiative du conseil sur tous les sujets structurants que la ville veut mettre en place ».

Le RN, de son côté, mise également sur la participation citoyenne. Le candidat RN à Metz a annoncé le lancement de « la plus grande consultation populaire jamais organisée dans la ville », avec pour objectif de nourrir son programme à partir des idées recueillies et d’intégrer une quinzaine de colistiers issus de la société civile. À Hayange, commune également dirigée par le RN, la démocratie locale s’était déjà traduite en 2016 par un référendum municipal, une première à l’époque. « Pour tout projet somptuaire, avec plusieurs millions à investir, je voulais demander l’avis à la population. Je voulais le retour des habitants pour voir si ce choix était validé. Ils ont voté contre et nous avons investi sur d’autres travaux », rappelle le maire de la ville, Fabien Engelmann, qui a par ailleurs instauré dès 2014 une permanence sans rendez-vous, permettant aux habitants de venir lui soumettre directement leurs propositions. Une initiative qui, selon lui, « cartonne ».

Mairie-Me, une nouvelle plateforme

À l’échelle nationale, plusieurs associations se mobilisent aussi. Un collectif citoyen vient de lancer la plateforme Mairie-Me.org, un site qui permet à chacun de s’inscrire anonymement, d’exprimer ses préoccupations et d’obtenir une feuille de route construite avec des associations, organisations et syndicats locaux. L’objectif : faire émerger des groupes apolitiques capables d’interpeller les candidats en vue des municipales. A Metz, une formation s’est déjà inscrite et discute actuellement sur plusieurs propositions qu’elle soumettra aux divers candidats. L’objectif est aussi de « surveiller » que les engagements sont bien pris en compte. « Les collectifs vont faire campagne non pas pour se faire élire mais pour faire pression auprès des candidats, explique Sarah Cleaver, chargée de campagne municipales 2026 au Collectif Transition Citoyenne. On les incite à les voir et leur demander s’ils sont prêts à s’engager sur certaines thématiques. Mais attention ce n’est pas un chèque en blanc, le collectif sera là tout au long du mandat, et si les engagements ne sont pas tenus, ils le feront savoir aux habitants aussi ». Déjà présent sur la campagne de 2020, le collectif espère mettre un peu plus les citoyens au cœur des campagnes, « et pas seulement pour faire semblant » lors des élections.

Enfin, certaines communes poursuivent leurs propres démarches participatives au sein des mandats. À Montigny-lès-Metz par exemple, un budget participatif de 100 000 euros est alloué chaque année pour financer les projets plébiscités par les habitants sur la base d’une consultation citoyenne. Pour plusieurs élus, ces actions « sont dans l’air du temps » et permettent peut-être de rapprocher les conseils de leurs citoyens, notamment dans les grandes villes.

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Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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