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La loi Duplomb divise en Moselle, les députés expliquent leurs choix

L’Assemblée nationale a voté la loi Duplomb vivement critiquée, qui vise à lever les contraintes pour les agriculteurs. Les députés de Moselle s’expliquent.

C’est un vote qui a été vivement critiqué. Hier, l’Assemblée nationale a adopté la loi Duplomb sur l’agriculture, défendue par la droite et une partie du groupe Renaissance. Le texte vise à répondre à la « détresse des agriculteurs » confrontés à la recrudescence de parasites résistants, en autorisant la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes.

A 316 voix contre 223, l’Assemblée nationale a définitivement adopté cette proposition de loi LR déjà validée par le Sénat. Grandement critiquée par les écologistes et défenseurs de l’environnement, mais aussi par la gauche, la loi est « un retour en arrière » pour eux, avec le retour d’un pesticide interdit depuis 2018, car néfaste pour les abeilles et potentiellement aussi pour le développement humain.

La loi Duplomb, une « attaque frontale contre notre santé »

Chef de file des Verts à Metz, Jérémy Roques a dénoncé le vote de la centriste Nathalie Colin-Oesterlé au Parlement. La présidente de la majorité messine a voté pour, tout comme les députés RN (Loubet, Jenft, Jacobelli et Pfeffer), la députée centriste Isabelle Rauch et le député LR Fabien Di Filippo. Seul Ludovic Mendes s’est abstenu. « Le climato-obscurantisme et le trumpisme l’ont emporté ce soir avec le vote par l’alliance des droites climaticides de la loi Duplomb, dite loi poison », argumente Roques. « Un texte qui constitue une attaque frontale contre notre santé, en particulier celle des agriculteurs, contre notre biodiversité et contre la science. »

Et de saluer Belkhir Belhaddad, le député non-inscrit, qui a voté contre, face à « l’absence de courage de Ludovic Mendes et l’irresponsabilité de Nathalie Colin-Oesterlé ». Cette dernière a expliqué son vote : « Les hommes et les femmes politiques, quelles que soient leurs convictions, se doivent d’être honnêtes et respectueux. Des valeurs qui, malheureusement, se perdent chaque jour davantage, avec, toujours, des arrière-pensées électoralistes de bas niveau. Je le déplore. (…) En conscience et en responsabilité, j’ai voté pour ce texte, convaincue qu’il constitue un compromis raisonnable. (…) S’agissant des néonicotinoïdes, le texte conserve le principe de l’interdiction générale en vigueur depuis 2016. Il ne prévoit, qu’à titre exceptionnel et sous des conditions extrêmement strictes, la possibilité, pour une durée limitée et sous contrôle d’un comité de surveillance, d’une dérogation ciblée à l’interdiction de l’acétamipride, autorisé à l’échelle européenne jusqu’en 2033. »

De son côté, Belkhir Belhaddad a exprimé les raisons de son vote : « Cette loi apporte des avancées : assurance récolte, soutien aux éleveurs, accès à l’eau. Des mesures importantes sont dans ce texte. Mais elle franchit une ligne rouge : le retour d’un néonicotinoïde », dénonçant un texte sans « réponse durable » ni « alternative crédible » et qui ne devrait pas avoir à « trancher entre l’écologie et l’agriculture ». « Mais nous pourrons toujours consommer des noisettes et des betteraves venant du monde entier qui utilise ce produit… » ironise Jérémy Aldrin (ancien candidat de la droite messine en 2020) en réponse.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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