Incarcéré depuis ses 16 ans, le Mosellan Francis Dorffer est de nouveau devant la justice pour une prise d’otage.
« C’est une prise d’otage de niveau 1 sur l’échelle de Richter », tente de nuancer son avocat Me Thomas Hellenbrand. Les faits se sont déroulés en juin 2019. Francis Dorffer doit réintégrer sa cellule après le repas, et prend deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe en otage dans sa cellule. « Il n’a pas touché un cheveu des surveillants, raconte Me Hellenbrand, il a même proposé à l’un des deux, diabétique, de partir. » Ce dernier refuse, ne souhaitant pas laisser sa collègue toute seule. Francis Dorffer se rend quelques heures plus tard, et sera condamné à huit ans de prison par la cour d’assises de l’Orne. Une décision dont il fait appel, et qui est rejugée ces 27 et 28 novembre, devant la cours d’assises du Calvados. Cette prise d’otage était la sixième. Un sixième « appel au secours », pour Thomas Hellenbrand.
Le prisonnier est derrière les barreaux depuis qu’il a 16 ans, mais ne perd pas l’espoir de sortir un jour. « Il a beaucoup changé et j’espère que la cour s’en rendra compte, il suit une licence d’histoire et a obtenu l’équivalent du baccalauréat », décrit son avocat. Pourtant, le parcours de Francis Dorffer est cabossé. Condamné pour viol, puis pour le meurtre d’un co-détenu, il est en prison depuis 25 ans et purge l’une des peines les plus longues de France. Il n’est pas libérable avant 2060. Mais Thomas Hellenbrand en est persuadé : « il peut encore avoir des aménagements de peine, les chiffres ne veulent rien dire à ce niveau là. »
Avec cette sixième prise d’otage jugée en appel ces jeudi et vendredi, Francis Dorffer encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu ce vendredi. Le prisonnier mosellan lui, ne baisse pas les bras.
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Crédit photo : LE REPUBLICAIN LORRAIN/A.MORVAN
