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Attentat de Condé-sur-Sarthe : un Mosellan condamné à la perpétuité réelle

Michaël Chiolo a été condamné à la peine maximale en France, la perpétuité réelle, dans le procès pour l’attentat à la prison de Condé-sur-Sarthe.

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné le Mosellan Michaël Chiolo à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, la peine la plus lourde prévue par le droit français, ce lundi. Il a été reconnu coupable d’une attaque à caractère terroriste contre deux surveillants pénitentiaires à la prison de Condé-sur-Sarthe en 2019.

Le 5 mars 2019, alors qu’il bénéficiait d’un parloir familial, Michaël Chiolo, détenu à l’époque pour un meurtre à caractère antisémite, avait agressé deux surveillants à l’arme blanche. L’agresseur avait utilisé deux couteaux en céramique pour frapper les agents, tout en criant « Allah Akbar ». Accompagné de sa compagne, Hanane Aboulhana, radicalisée elle aussi, il s’était retranché plusieurs heures avant que les forces d’élite du RAID ne donnent l’assaut. La jeune femme avait été abattue, lui grièvement blessé. Une lettre de revendication au nom de l’État islamique avait été retrouvée sur les lieux.

Une radicalisation brutale et assumée

Né à Saint-Avold en 1991, Michaël Chiolo avait été condamné en 2015 à 30 ans de prison pour la séquestration et le meurtre à Montigny-lès-Metz d’un ancien résistant juif, commis lors d’un cambriolage. Déjà en détention, il s’était converti à l’islam radical. Les services antiterroristes le considéraient depuis comme l’un des détenus les plus dangereux du système carcéral français.

Tout au long du procès, qui s’est tenu à Paris durant plus d’un mois, l’accusé n’a montré aucun remords. « Si c’était à refaire, je le referais », a-t-il déclaré à la barre. À l’annonce du verdict, qui a suivi les réquisitions, il a levé un doigt vers le ciel en murmurant une incantation. « Sa capacité d’évolution est quasi inexistante », avait souligné le parquet antiterroriste.

Perpétuité réelle : une peine d’une sévérité rare

La cour a prononcé la perpétuité réelle, peine réservée aux crimes les plus graves, interdisant en pratique toute remise de peine ou libération anticipée. Cette sanction n’a été prononcée que 3 fois pour un terroriste en France, notamment à l’encontre de Salah Abdeslam.

Quatre autres accusés étaient jugés dans le cadre de cette affaire pour avoir facilité la préparation ou soutenu l’attaque. Abdelaziz Fahd, considéré comme complice actif, a également été condamné à la réclusion à perpétuité assortie de 30 ans de sûreté. Deux autres prévenus ont écopé de 12 et 20 ans de prison avec les deux-tiers de sûreté. Un cinquième a été acquitté faute de preuve.

Photo © Motion Arrray

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