Le président de la République, Emmanuel Macron, a nommé Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, pourtant démissionnaire depuis lundi.
Le nouveau chef du gouvernement allait-il venir de la gauche ? Serait-il issu du camp macroniste ? Autant de questions qui agitaient la classe politique et les Français depuis la démission surprise de Sébastien Lecornu, lundi matin. Finalement, c’est à nouveau lui. Il aura, à nouveau, la lourde tâche de tenter de sortir la France de la crise politique actuelle.
Tout s’est peut-être joué en ce vendredi après-midi. À la suite de la démission de Sébastien Lecornu, le Parti socialiste réclamait Matignon. Ce ne sera finalement pas le cas. Ce vendredi, le chef de l’État avait reçu les dirigeants des principaux partis à l’Élysée, entre 14h30 et 17h, à l’exception de ceux de La France insoumise et du Rassemblement national. À midi, des représentants du PS, du PCF, des Écologistes, de Génération·s et de L’Après se sont réunis afin de préparer leur entrevue avec le président de la République. Une réunion qui n’aura mené à aucune avancée : « Nous ressortons sans aucune réponse, si ce n’est que le prochain Premier ministre nommé par Emmanuel Macron ne sera pas issu de notre camp politique », déplorait Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes. De son côté, Fabien Roussel affirmait qu’Emmanuel Macron « travaille à la nomination d’un Premier ministre plutôt qu’à une dissolution », mais que ce dernier serait « une nouvelle fois issu du socle commun ».
Selon l’AFP et des proches du président, Emmanuel Macron considère qu’une issue est envisageable pour « construire des accords et écarter la dissolution ». Lors de l’échange avec les responsables politiques, le chef de l’État a abordé plusieurs pistes afin de contourner les impasses, notamment en excluant le recours à l’article 49.3. Concernant la réforme des retraites, il a mentionné une idée avancée par la CFDT consistant à reporter, de façon concertée, l’âge légal de départ à compter du 1er janvier 2028. « Il a ouvert la discussion sans prendre position », tout en soulignant la nécessité d’approfondir les échanges.
À la suite de leur non-convocation à l’Élysée et de cette nomination, La France Insoumise réclame une nouvelle fois le départ d’Emmanuel Macron et annonce qu’elle rejettera « toute alliance gouvernementale élargie ». De son côté, le Rassemblement national affiche la même position : « Nous ferons tomber chaque gouvernement jusqu’à ce que la dissolution soit actée », a déclaré Marine Le Pen dans l’après-midi.
En renommant Sébastien Lecornu, la stratégie d’Emmanuel Macron est claire : l’Assemblée nationale compte davantage de députés appartenant au socle commun qu’au bloc de gauche, et donc, le meilleur choix pour gouverner un pays en pleine crise politique, comme rarement vu dans l’histoire de la Ve République.
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