Retrouvée dans les arbres du Zoo d’Amnéville par hasard, une femelle macaque de Barbarie, issue de trafic illégal, vit désormais au refuge Tonga Terre d’Accueil.
Découverte aussi inattendue qu’émouvante : celle d’un macaque de Barbarie – appelé mago (Macaca Sylvanus), une espèce originaire du nord du Maghreb, dans les arbres du Zoo d’Amnéville. C’est lors de l’installation du parcours autour des dinosaures, en mai dernier, que les équipes aperçoivent du mouvement dans la végétation. Pensant d’abord à un oiseau, puis un écureuil, les soigneurs se rendent comptent qu’il s’agit d’un tout autre animal !
« On était en train d’installer les dinosaures, la nouveauté de l’année, quand on a remarqué un mouvement inhabituel dans les arbres », explique Thomas Grangeat, directeur zoologique adjoint. « En levant les yeux, on a vu un petit singe se balader. »
Dix jours de patience avant la quarantaine
Intriguée, l’équipe tente alors d’approcher l’animal, une femelle d’environ deux à trois ans. Après plusieurs jours de patience – près de dix au total – les soigneurs réussissent à la nourrir à la main, puis à l’habituer à entrer dans une caisse, dans laquelle elle a finalement été capturée sans stress. Une fois récupérée, l’équipe l’a baptisée Marcelle, avant de la placer en quarantaine vétérinaire pendant douze semaines, comme le prévoit la réglementation stricte autour des espèces protégées. Durant cette période, le parc a entrepris toutes les démarches administratives nécessaires pour régulariser sa situation.
« Le macaque de Barbarie est une espèce sauvage et protégée. Les formalités sont longues, mais indispensables », souligne le directeur adjoint zoologique.
Trouver un nouveau refuge pour Marcelle
Mais sans espèce équivalente dans le parc – le zoo ne disposant que de macaques crabiers et rhésus, difficile de garder Marcelle au cœur du zoo d’Amnéville. En attendant de lui trouver un refuge, les équipes du Zoo ont choisi une peluche comme substitut pour créer une présence dans son enclos et qu’elle puisse créer du contact. C’est finalement l’association Tonga Terre d’Accueil, située à Saint-Martin-la-Plaine (Loire), qui a accepté de prendre en charge Marcelle. Elle y a été transférée le 2 octobre dernier, afin d’intégrer un groupe de congénères.
« Comme c’est une jeune femelle, son intégration a été simple. Si ç’avait été un mâle adulte, la situation aurait été plus complexe ».
Thomas Grangeat – Directeur zoologique adjoint
Mais d’où vient Marcelle ?
Quant à l’origine de l’animal, le mystère demeure. Les responsables supposent qu’il s’agirait d’un macaque issu du trafic illégal, probablement capturé dans la nature puis vendu clandestinement. L’animal aurait ensuite été abandonné dans la forêt du parc, sans doute par un particulier dépassé par la situation. « Ces singes sont parfois revendus bébés, mais deviennent vite ingérables. Ils sont forts, ont de grandes dents et ne sont pas faits pour vivre comme animaux de compagnie », explique Thomas Grangeat. « On pense que la personne l’a déposée discrètement en se disant qu’on prendrait soin d’elle. »
Aujourd’hui, Marcelle coule des jours paisibles à Tonga Terre d’Accueil, entourée d’autres macaques et prise en charge par des professionnels. Une histoire qui se termine bien, mais qui rappelle les ravages du trafic d’animaux sauvages, encore trop fréquent.
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