Les actifs mosellans qui travaillent au Grand-Duché du Luxembourg gagnent en moyenne 65 % de plus que ceux qui travaillent en France.
Les derniers chiffres publiés par l’Insee confirment une réalité bien connue dans le Nord-Lorrain : travailler au Luxembourg reste synonyme d’un net gain de pouvoir d’achat. Tous profils confondus, les salariés frontaliers perçoivent en moyenne 47 720 € par an, contre 28 990 € pour ceux restés côté français, soit un avantage de 65 %. Les écarts varient toutefois fortement selon les secteurs. Dans la santé et l’action sociale, l’écart atteint même +103 %, tandis qu’il reste plus contenu dans l’industrie manufacturière (+40 %).
Les différences sont également marquées selon la catégorie socioprofessionnelle. Les employés sont proportionnellement les plus gagnants avec un salaire quasi doublé (+92 %), devant les techniciens (+62 %) et les cadres (+55 %). En valeur absolue, ces derniers demeurent cependant les plus rémunérés. Les femmes tirent elles aussi un avantage notable de l’emploi au Luxembourg, avec un gain moyen de +76 %, supérieur à celui des hommes (+55 %).
Ces écarts de rémunération influencent fortement les territoires de résidence. Les cadres frontaliers se concentrent près de la frontière et autour de Metz et de Thionville, notamment dans les quartiers proches de la gare, tandis que les ouvriers sont davantage présents dans les zones rurales et les communes de l’ouest du sillon lorrain. Le phénomène se retrouve également à l’échelle des quartiers messins, où la géographie sociale demeure très contrastée.
Si l’emploi au Luxembourg constitue un moteur économique incontestable pour de nombreux foyers, l’étude rappelle qu’il existe en réalité plusieurs profils de frontaliers, aux situations professionnelles et résidentielles très hétérogènes.
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