Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a promulgué la loi Duplomb, visant à faciliter les différentes démarches des agriculteures. Cependant, la réintroduction de l’acétamipride n’est pas passée, entraînant de lourdes conséquences pour les exploitants de betteraves.
L’absence de l’acétamipride dans la loi du plomb fait des heureux. L’insecticide, jugé toxique, pouvait pourtant aider particulièrement les exploitants de noisettes et de betteraves. Il ne sera finalement pas le produit miracle tant attendu pour lutter contre le puceron, vecteur de jaunisse des plantes. « Quand je sème mes betteraves et que ça pousse, c’est quelque part presque une vraie angoisse parce que je sais que ma production peut être décimée par ça » indique Benoît Kennel, agriculteur de betteraves à Buhl, « Donc je suis à l’affût tout le temps de ça. Pour moi, c’est vraiment, je parcourirais un marathon à un pied. Ma récolte, je peux bouffer la grenouille une année sur ma culture de betterave parce que je n’arrive pas à maîtriser ce parasite.
2018, première année du retrait de l’acétamipride, entraînait une saison catastrophique pour Benoît. Seulement 28 tonnes de betteraves produites sur les 90 prévues à l’origine. Depuis, l’exploitant est sous pression constante : « On utilise des insecticides en végétation. Le résultat, on maîtrise 60-70%, peut-être 80% dans certains cas des pucerons. Mais on ne fait que le pompier avec ces choses-là. Donc je ne dis pas qu’on a zéro solution, mais c’est des solutions qui ne sont pas satisfaisantes, qui ne sont pas pérennes et qui ne sont pas durables. »
Pourtant, le produit est bien autorisé chez nos voisins européens, ce qui cristallise les tensions : « S’il n’y a plus de solution technique pour produire de la betterave en France, les usines vont fermer et il n’y aura plus de producteurs de betteraves. En fait, on enlève un outil utile aux agriculteurs pour produire à des coûts raisonnables. » déclare Estelle Pochat, première Vice-présidente de la Chambre d’agriculture de Moselle. Elle poursuit, « La production de betteraves s’arrêtera en France et on importera des betteraves qui, aujourd’hui, peuvent être produites avec des produits plus nocifs que l’acétamipride. Les agriculteurs mosellans, producteurs de betteraves, seront moins performants. »
Ce légume couvre environ 500 hectares dans le département, avec un rendement annuel d’environ 90 tonnes par hectare, principalement destiné au site d’Erstein, en Alsace. La France a produit plus de 4 millions de tonnes de sucre de betterave entre 2023-2024, une production stable qui maintien le pays à la première place sur le Continent, d’après Cultures Sucre.
Pour Estelle Pochat, cette Loi Duplomb est là pour aider au quotidien les agriculteurs : « Ce qu’il faut savoir, c’est que la loi Duplomb nous facilite les démarches administratives surtout pour les agriculteurs qui ont de plus en plus de contraintes, notamment pour des autorisations à la fois pour leur cheptel et pour le stockage de leurs engrais. Donc, c’est une loi qui est bonne pour la performance, le bien-être animal et les exploitations de Moselle afin que les agriculteurs puissent vivre décemment et avec des bonnes conditions de travail demain. »
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