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Les dérives de la fast fashion : quels impacts en Moselle ?

La fast fashion, ce modèle de consommation de vêtements à bas prix et à rotation rapide continue de séduire. Derrière les prix attractifs, se cachent des conséquences environnementales et sociales qui touchent aussi notre territoire.

Des enseignes plébiscitées, des prix en baisse

Une récente étude révèle que les Français privilégient toujours les marques de mode à petits prix. En tête du classement : Kiabi, Primark et Décathlon, trois enseignes qui misent sur des articles accessibles. Une tendance qui reflète la baisse du pouvoir d’achat de la classe moyenne, avec un prix moyen d’achat en recul de 2,3 %. Shein, géant chinois de la fast fashion, gagne aussi du terrain : sa part de marché en France est passée de moins de 2 % en 2021 à 3 % en 2024. La plateforme annonce même, ce jeudi, son arrivée dans des grands magasins comme les Galeries Lafayette, à Dijon et Reims.

Des vêtements qui s’accumulent, des filières de tri saturées

À Metz, les bennes Le Relais, destinées à la collecte des textiles, sont actuellement suspendues, faute de solutions adaptées pour trier et écouler les vêtements. Les particuliers se retrouvent souvent avec des vêtements dont ils veulent se débarrasser, mais les filières de recyclage peinent à suivre.

À Peltre, Emmaüs, qui collecte, trie et revend les vêtements, constate que 80 % des textiles reçus ne peuvent pas être revendus, car tâchés ou abîmés. Résultat : 15 tonnes de vêtements partent chaque mois vers Tri d’Union, une plateforme créée en 2011 par Emmaüs. Au total, ce sont 2 500 tonnes de textiles qui sont traitées chaque année par l’association solidaire Tri d’Union, un chiffre en légère hausse. Pourtant, les débouchés pour ces vêtements deviennent de plus en plus rares.

Hélène Dunkhorst, directrice de la plateforme tri d’union à Behren-Lès-Forbach, alerte : « C’est un écosystème complexe et fragile. Les filières de tri sont bouchées notamment en Afrique. la crise du textile a commencé depuis plus d’un an. Régulièrement, nous vendons à perte. »

Que faire de ses vêtements ?

Face à cette situation, quelles solutions s’offrent aux Mosellans ? Après avoir fait le tri dans son dressing, deux options s’imposent : revendre ses vêtements sur des plateformes en ligne ou les donner à des associations. Mais la meilleure solution reste de limiter les achats compulsifs.

Claire Decaye, home organizer, propose une méthode simple avant tout achat : « Est-ce que cet article me va parfaitement ? Est-il confortable ? Est-ce que j’ai déjà quelque chose de similaire ? » Autant de questions qui permettent de consommer moins, mais mieux.

Retrouvez toute l’actualité du territoire du lundi au vendredi à partir de 18 heures dans l’émission Moselle Info, et rendez-vous sur le site moselle.tv pour visionner nos reportages en replay. 

Élisa Wittische
Élisa Wittische
Journaliste Reporter d'Images. Présentatrice de l'émission "Entre Nous".

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