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Comment l’IA peut-elle se développer grâce à un data center messin ?

L’IA est l’un des grands enjeux numérique de la France à l’horizon 2030. Près de Metz, le data center Advanced Mediomatrix se prépare déjà.

C’est l’annonce phare d’Emmanuel Macron lors du sommet sur l’IA de Paris. 109 milliards d’euros d’investissements sont annoncés pour la stratégie autour de l’intelligence artificielle. Une réponse au projet « Stargate » de Donald Trump, à 500 milliards, qui comprend la construction de data centers pour « développer l’IA ». La France souhaite se positionner comme le leader européen et « assurer une indépendance chère à notre industrie », analyse Sébastien Buannic, directeur technique et opérationnel d’Advanced Mediomatrix, qui salue une stratégie ambitieuse pour le pays.

7 nouveaux centres dans le Grand Est

Et dans le grand plan 2030 présenté par le président, on parle de la construction de 35 nouveaux centres de données sur tout le territoire, dont 7 dans le Grand Est. La région est déjà bien lotie jusqu’à présent avec une 15ne d’infrastructures, notamment à Strasbourg. L’un de ces centres, le plus grand de la région, est dans les environs de Metz, à Peltre : Advanced Mediomatrix. « On en sait pas encore où seront ces nouveaux centres », dit-on du côté de la structure messine. Le centre à 2 milliards d’euros annoncé à Mulhouse par Microsoft pourrait être l’un d’eux. Pour le reste, c’est encore un peu flou.

Quel est l’avantage d’un data center ? « Pour entraîner l’IA », annonce Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Les « modèles » d’intelligence artificielle ont besoin de grande puissance énergétique pour fonctionner. « Dans des data centers comme ici, on a un outil industriel qui permet de mutualiser les consommations énergétiques pour des projets numériques. L’IA a besoin de ces infrastructures de haute intensité car on doit lui fournir plusieurs dizaines de mégawatts – et pour certaines projets annoncés cette semaine, un gigawatt – pour permettre l’exploitation de leurs modèles de calcul » complète Sébastien Buannic.

Des besoins de puissance considérables pour l’IA

Dans le centre messin, on héberge actuellement 70 baies (certaines baies, avec une 100ne de cartes graphiques, peuvent représenter 5 millions d’euros d’investissement), ces grands armoires où sont stockées des disques de stockage et des cartes graphiques de traitement. Cela concerne une cinquantaine de clients, mais le centre de plus de 300 baies est loin d’être rempli, et travaille pour l’instant à des nouvelles méthodes de refroidissement de ses baies pour accueillir bientôt de premiers projets de calcul d’IA. Ici, 2,4 mégawatts sont nécessaires pour faire fonctionnement les 690 m2 d’informatique et le système de refroidissement actuel.

Le projet France 2030 vise à faire de la France le premier écosystème d’Europe, avec 3,3 milliards d’euros consacrés ) 700 projets concrets dans l’IA avec de nombreux domaines comme la recherche, la santé ou le développement industriel. Pour cela, le pays s’appuiera sur les 9 « clusters » existants dont le projet ENACT de l’Université de Lorraine. « C’est très important pour la compétitivité du pays face à la Chine, l’Inde ou les USA. C’était important de se positionner fortement. Dans les enjeux technologiques à venir, les pays dominants auront un réel avantage. » Aujourd’hui, on compterait ainsi 293 data centers « en colocation » comme Advanced Mediomatrix, soit une forte hausse depuis 4 ans. Les centres privés « sur site », c’est-à-dire directement dans les entreprises, seraient au moins deux fois plus nombreux.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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