Le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé des surtaxes de 30 % pour l’Union européenne notamment, à partir du 1ᵉʳ août. Le président de la région Grand Est, Franck Leroy, se dit inquiet.
« Je veux exprimer ma vive inquiétude face à cette décision arbitraire et brutale qui ne fera, au final, que des perdants. » C’est par ces premiers mots que Franck Leroy, président de la région Grand Est, réagit aux nouvelles annonces de surtaxes de Donald Trump envers le Mexique et l’Union européenne. La crainte est présente depuis plusieurs mois, et la guerre commerciale lancée par le président américain ne faiblit pas. Les conséquences sont nombreuses et négatives pour tous les acteurs. La région Grand Est est touchée, elle qui est « fortement exportatrice et d’accueil privilégié des investissements étrangers », d’après Franck Leroy.
Le président ajoute que la région est l’une des rares à « présenter un solde commercial positif ». Le Grand Est possède de fortes relations avec les États-Unis : plus de 5,3 milliards d’euros de biens sont exportés de la région vers le sol américain. De nombreux emplois et savoir-faire sont désormais menacés « par ce coup de massue protectionniste ; tous risquent de payer au prix fort un bras de fer commercial qui n’est pas le leur. »
La région Grand Est « travaillera avec l’ensemble des partenaires pour anticiper les conséquences »
Le secteur pharmaceutique est en première ligne. À Fegersheim (Bas-Rhin), le site de Lilly incarne cette fragilité : plus de 1,5 milliard d’euros de production chaque année, quasi exclusivement destinée au marché américain.
Autre pilier industriel du Grand Est, la filière automobile est fortement implantée en Moselle. Elle enregistre plus de 500 millions d’euros d’exportations vers les États-Unis.
Les États-Unis sont un partenaire clé de la filière viticole régionale. Premier marché d’export du champagne en volume et en valeur, ils occupent également la troisième place pour les vins d’Alsace, derrière l’Allemagne et la Belgique. En 2024, près de 30 millions de bouteilles ont été expédiées outre-Atlantique, un marché en croissance continue ces dernières années.
Le poids économique du secteur est considérable dans la région : les vignobles du Grand Est génèrent à eux seuls 45 000 emplois directs et mobilisent quelque 171 000 saisonniers.
Quant aux filières agricoles et agroalimentaires, elles pourraient également souffrir de ce bras de fer commercial, puisqu’elles représentent un maillage dense de petites et moyennes entreprises, souvent tournées vers l’export.
Le président de la région Grand Est appelle à une réaction ferme face à Donald Trump : « L’Europe ne peut pas rester spectatrice », et ajoute qu’elle « se tient résolument aux côtés de ses filières exportatrices et de l’ensemble des acteurs économiques. » Franck Leroy annonce que la région « travaillera avec l’ensemble des partenaires pour anticiper les conséquences de cette mesure, défendre les intérêts du territoire et accompagner les entreprises. ».
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