Comme un symbole, les derniers salariés de MicronMax ont ouvert une dernière fois les portes pour rendre des machines, actant la fin du site.
C’est une descente aux enfers que les 57 derniers salariés de MicronMax ont connu depuis la période Covid. Le fleuron de la fonderie de précision, ouvert en 1974 à Dieuze, a été placé en liquidation judiciaire fin novembre par le tribunal de commerce de Lyon. Le dernier repreneur, le groupe Teak Capital, avait pourtant tout tenté, notamment l’achat d’une ligne de 8 machines en décembre 2023 pour honorer 1,2 million d’euros de commandes à l’année. Mais face à trois ans de mauvaise gestion par l’ancien propriétaire, la décision semblait inéluctable pour les salariés.
Entre investissements promis qui ne sont jamais arrivés, abus de prestation de service et même « vol, fraude aggravée ou banqueroute organisée » expliquent les membres du CSE désormais résignés mais convaincus qu’il va falloir aller au pénal pour obtenir gain de cause. Laissés à l’abandon dans l’usine qui a éteint ses machines du jour au lendemain, les salariés se sont réunis une dernière fois pour rendre à un prestataire les machines à café de l’espace de repos.
« Les autres salariés sont chez eux, ils ne savent pas quoi faire, ce qui va arriver, quand ils pourront retrouver du travail », indique-t-on. Les licences du logiciel pour faire les dernières fiches de paie n’ont pas été payées, et « la plupart des dossiers ou preuves de ce que nous avons vécu sont sous clés dans les bureaux, prêts à disparaître ». Moselle TV a rencontré les derniers salariés sur place pour recueillir leurs témoignages.