Chaque année, des propriétaires forestiers découvrent, impuissants, leur parcelle dévastée, leurs arbres abattus et emportés sans autorisation. Contre ces trafics, Fransylva engage le combat.
Le pillage des forêts privées. Un fait qui existe depuis de nombreuses années, et qui augmente vis-à-vis du coût du chêne.
« On nous a volé 109 chênes »
En 2022, Éric GUILLEMAILLE et sa famille découvrent, impuissants, leur parcelle de forêts pillées, à Yutz. 109 chênes envolés en peu de temps, une découverte choquante pour la famille. « Ça a été un gros choc émotionnel pour toute la famille. Les enfants ne comprenaient pas ce qu’il se passait, comment on pouvait nous voler de la forêt », explique Éric Guillemaille.
Par « chance », les voleurs sont identifiés par des promeneurs, et le propriétaire forestier décidé de porter plainte. Au tribunal pénal, l’affaire est classée sans suite. Il décide de la renvoyer au tribunal civil, où une expertise judiciaire est demandée. Après 18 mois d’attente, l’expertise tombe : le préjudice est estimé à 125 000 euros.
Trois ans plus tard, la procédure est toujours en cours. « On se bat pour que justice soit rendue. On a déjà dépensé 2 000 € pour les avocats, 5 000 € pour l’expertise judiciaire… On veut que le préjudice soit réparé, qu’on puisse replanter, retrouver une forêt, et que surtout, des cas comme ça ne se reproduisent plus. »
Des vols en nombre dans le département de la Moselle, et des modes opératoires parfois différents. « Il existe trois types de vols : le vol par escroquerie, où un acheteur va trouver des propriétaires et les harceler pour qu’ils vendent à un prix dérisoire; le vol par dépassement de limites où là, un escroc achète une petite parcelle mais pille celles aux alentours; et le vol en bande organisée, avec un repérage minutieux des parcelles cadastrales, privilégiant celles dont les propriétaires sont absents », explique Didier DACLIN, président de Fransylva 57.
Des modes opératoires parfois différents, mais des conséquences qui sont les mêmes : un traumatisme pour les propriétaires, et un désastre pour l’écologie. « Cette coupe sauvage compromet le renouvellement naturel de la forêt, les arbres ayant été abattus avant qu’ils n’aient été stimulés pour fructifier et assurer un nombre suffisant de repousses. Ces arbres, qui sont des pompes à carbone, qui produisent de l’oxygène : tout ce que l’arbre peut nous apporter, on l’a arraché sans avoir une gestion durable du peuplement. »
Une ligne d’urgence pour aider les propriétaires
Aujourd’hui, la Fédération des syndicats forestiers privés de France tire la sonnette d’alarme. Une ligne téléphonique d’urgence a été lancée pour aider les propriétaires à signaler les vols et à amorcer des démarches souvent complexes et décourageantes. Fransylva s’engage à accompagner les propriétaires forestiers et à leur indiquer les démarches à suivre pour faire face à ces situations complexes.
Numéro d’urgence dédiée : 01 47 20 90 58
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