Pendant qu’Emmanuel Macron ferme la porte à la nationalisation d’ArcelorMittal, en Moselle, élus et syndicats s’inquiètent pour l’avenir du site à Florange.
« La réponse, ce n’est pas nationaliser« . Les mots d’Emmanuel Macron sur la situation d’ArcelorMittal en France ne passent pas en Moselle, où 200 suppressions de postes sont annoncées à Florange — sur les 600 prévues au niveau national. Pour beaucoup, la position du président de la République est incomprise, voire jugée déconnectée de l’urgence locale.
Les syndicats dénoncent un abandon de l’entreprise par l’État. « On fera tout pour annuler ce PSE », affirme Julien Walterspieler, délégué syndical central à ArcelorMittal France. « On était ouvert à toute solution pour sauver notre entreprise ». Il lance un appel clair : « On aimerait qu’il organise une table ronde avec les organisations syndicales, ArcelorMittal et le gouvernement. »
Mais pour l’heure, cette possibilité ne semble pas envisagée, tout comme la nationalisation. « Ce n’est pas une question d’actualité et ce ne sera jamais à mettre à l’ordre du jour », affirme Lionel Burriello, secrétaire général de la CGT à Florange. Une réaction « sans surprise », mais qui ne l’empêche pas d’aller plus loin : « Il faut présenter un projet de loi (…) qui par un acte concret (…) permet d’affirmer la souveraineté nationale pour la filière acier. »
Côté élus mosellans, l’inquiétude monte également. « Je ne comprends pas qu’un président de la République accepte de laisser partir un de ses joyaux », s’indigne Laurent Jacobelli, député (RN) de la 8e circonscription de la Moselle. « Il signe l’arrêt de mort, peut-être, d’un site, mais en tout cas de 194 emplois. »
Michaël Weber, sénateur PS de la Moselle, fustige quant à lui des « pseudos-déclarations » qui « n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu ». Pour lui, la seule issue possible est claire : « La solution ne peut être que la nationalisation, même si elle est partielle ou à long terme. »
Isabelle Rauch, députée Horizons de la 9e circonscription, mise pour sa part sur une approche plus large : « Il faut œuvrer par rapport à cette solution européenne. » Elle reconnaît cependant un certain retard dans la réaction : « C’est lorsque l’on est au pied du mur que l’on se rend compte des choses qui sont à faire. »
Alors que le chef de l’État défend une réponse européenne, en Moselle, l’urgence ressentie est avant tout sociale et industrielle.
Crédit photo : Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
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